mercredi 15 juin 2011

SUBLATA CAUSA, TOLLITUR EFFECTUS

(la cause supprimée, l’effet disparait)

24 mars 2011

Ben Laden a disparu des écrans radars des (dé)faiseurs d’opinions. Cet homme-mirage qu’on faisait sortir de manière récurrente de sa boite comme on ferait sortir un petit diable remplissait à merveille ses deux rôles : le premier de repoussoir de cette théologie envahissante qui voulait se faire idéologie, le second, d’alibi à des opérations musclées de recomposition du potentiel en énergies fossiles qui s’étriquait dangereusement…

Mais l’Occident qui ne survit qu’en créant des périls colorés sait que les mensonges n’ont qu’un temps. Il en fut ainsi du péril jaune et du péril rouge et aujourd’hui c’est le péril vert qui, ayant trop servi, devrait être remisé dans les fonds secrets de l’Histoire que cet occident n’arrête pas de redessiner.

Le pauvre Kaddafi en agitant le spectre d’El Qaida et de Ben Laden pour s’attirer la sympathie de l’Oncle Sam ne savait pas que les épouvantails à moineaux n’épouvantent pas ceux qui les conçoivent… Et Ben Laden fut un peu la créature monstrueuse de l’Amérique belliqueuse qui devait lui servir de justificatif à ses raids hors de ses bases sous prétexte qu’il s’était attaqué à ses propres bases… Pas plus !

Dans cette recomposition forcée du Monde Arabe qui semble être bien plus efficace, plus radicale et plus expéditive que le projet concocté par Bush, Ramsfield et les autres pétroliers républicains de la Maison Blanche, Ben Laden a été remplacé par WikiLeaks, Twitter et autres Facebook et... El Djazira et c’est sans crainte de se voir questionné sur la brusque disparition de cet homme-alibi que l’occident oublie qu’hier seulement il en faisait son abcès de fixation…

Cet homme a rempli le rôle à lui dévolu. Il ne paraitra plus qu’épisodiquement pour justifier encore quelque perfide intervention musclée et si un de ces quatre matins une dépêche venait vous annoncer le scoop de la fin de l’homme et de son mythe, ne vous étonnez pas car Ben Laden comme toutes de créatures artificielles n’existe que pour les besoins de certaines causes, d’où le titre de cet article… pour ceux qui n’auraient pas perdu leur latin !

Extension ajoutée le 2 mai 2011

Nous reprenons « in extenso » notre article écrit le 24 Mars 2011 et dans lequel nous annoncions la fin prochaine du mythe Ben Laden pour « fin de mission »…

C’est ce matin que l’annonce a été faite de la mort de cet homme-alibi. Il ne pouvait en être autrement car les stratèges ont peaufiné une autre stratégie via les réseaux sociaux et les chaînes satellitaires pour imposer leur nouvelle configuration du monde.

Ben Laden aura rendu des services éminents à ceux qui l’ont crée. Sa volonté déclarée de défendre l’Islam et de lui faire retrouver son lustre d’antan n’a fait que le caricaturer au propre comme au figuré et à exacerber ses schismes, faisant d’un Dieu Unique et donc unificateur une multitude de petits dieux conçus à l’mage de leurs adeptes, prêts à se « kamikaser » pour réduire l’autre, dans une nouvelle philosophie de l’arrogance, du surfétatoire, de l’apparence et de l’intolérance.

Le monde dit « musulman » qu’on a rebaptisé « islamique » par un très peu innocent tour de sémantique n’a jamais connu de tragédies aussi cruelles et de régression aussi peu « féconde », même au temps du colonialisme, que celles qu’ils aura connues du fait des intrigues et de la subversion instillées par cet homme, par les principes qu’il défendait , les pratiques qu’il imposait et les armes qu’il utilisait. En réalité son combat douteux visait plus à affaiblir les musulmans que leurs adversaires et la Somalie ruinée, l’Afghanistan anéanti, l’Irak disloqué, le Soudan écartelé, la Cause Palestinienne divisée sont parmi les grandes œuvres qu’il a commises ou pour dire vrai, qu’on lui a fait commettre… Il s’en est fallu de très peu pour que notre pays soit inscrit à son sinistre tableau de chasse et c’est déjà une grande victoire de notre peuple et de ses élites que d’avoir su déjouer sa stratégie ou celle de ses parrains…

Il nous reste à faire usage de la même détermination, du même courage et de la même sagesse pour contrecarrer les nouvelles stratégies de mise au pas, aujourd’hui plus pernicieuses que les scenarii cousus de fil blanc qu’on utilisait hier en manipulant marionnettes et épouvantails…

Ben Laden devait disparaître en ce moment et c’est ce moment qu’on a choisi pour le faire disparaître… Sur son cadavre qu’on aurait jeté à la mer après lui avoir fait subir le cérémonial islamique (c’est précisé de mauvaise foi afin de bien impliquer sa bonne foi), on aurait dû écrire à l’encre rouge indélébile : Mission accomplie avant de lui présenter les honneurs…

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