
28 mars 2011
Rencontre Algérie-Maroc : l’Algérie 1-Maroc 0
But inscrit sur penalty
La main de l’étranger aura été cette fois-ci bénéfique… En touchant le ballon dans sa surface de réparation, le joueur marocain a permis à notre plus stérile attaque depuis l’équipe du FLN d’inscrire le but salvateur sans lequel nous aurions encore vécu une nuit blanche, bleue, et peut-être rouge…
Quand en Octobre 1988 nous avions défenestré le parti inique, nous nous attendions avec la fin du « big brother is watching you » à vivre enfin un peu plus libres, à pouvoir donner cours et corps à nos initiatives, loin de l’embrigadement forcé qui nous était imposé par des coordinateurs de kasma enturbannés et des mouhafedhs aux costumes trop bien repassés pour ne pas être de circonstance, à pouvoir libérer nos énergies éditoriales, artistiques, sportives… en n’ayant pas à montrer patte blanche aux censeurs de nos passions et de nos pulsions… ni de visa à nos directeurs de consciences imposés par une conception de la gouvernance qui réduit le peuple à un troupeau d’ovins à conduire vers les pâturages du progrès sans lui demander son avis…
C’était compter sans les velléités latentes d’autres « embrigadeurs » qui ne pouvaient concevoir eux aussi « un peuple heureux, rotant tout seul dans sa mangeoire » (Léo Ferré) et, bien avant que le « pouvoir-régime-système » ne décidât de lâcher la bride au peuple, ils s’en sont venus installer leurs chapelles sur les terrains conquis par les titis d’Octobre. Deux chapelles opposées, construites en dehors de toute légalité, comme on érigerait des baraques de fortune sur quelque terrain vague… le 10 février 1989 dans un conclave identariste fut construite la 1ere chapelle et le 18 février 1989, dans une mosquée d’Alger fut construite la seconde … prenant de vitesse la Constitution du 23 février 1989 qui cadrait les « associations à caractère politique », deux formations (de combat) ont ouvert leurs bureaux de recrutement sur le champ d’une bataille qui ne leur devait absolument rien… la suite, on la connaît, dans toute sa tragédie.
En Janvier 2011, le vent de révolte dirigé contre certains pays pour les besoins de certaines causes qui finiront bien par être connues déferla sur l’Algérie. La réaction des tenants du pouvoir, par intelligence, frilosité ou cynisme ont réussit à juguler la vague de fond qui, en d’autres lieux, désarticula des régimes plus solidement ancrés sur leurs socles. Saisissant l’opportunité au vol, les « embrigadeurs » d’hier vinrent une fois encore implanter leurs chapelles sur le théâtre des opérations, espérant tirer les dividendes de ces révoltes qui se décidèrent et se déclenchèrent à leur insu car il y’a bien longtemps que leurs mots d’ordre, dépassés par le temps, ont perdu leur crédibilité et donc leur force de mobilisation… Et aujourd’hui, comme des soldats usés par leurs défaites, on voit se déliter leurs troupes de samedi en samedi dans des petites marches juste bonnes à sauver la face et que le « pouvoir-régime-système » souhaite se renouveler afin que les « révoltés » de tous acabits soient convaincus des parties et des hommes qui se sont rendus experts es-récupération de toute révolte…
Exploitant toute escarmouche, ils espéraient peut-être utiliser cette fois-ci aussi une simple défaite en football comme catalyseur à cette protesta décisive qu’ils attendent comme les sismologues attendent le Big One…
Ils doivent aujourd’hui maudire cette main de l’étranger qui, pour une fois, ne favorisa pas la subversion…
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