mercredi 5 octobre 2011

INONDATIONS, SEISMES ET AUTRES CATASTROPHES: EPREUVES DU PEUPLE, AUBAINES DES OPPORTUNISTES

Les catastrophes naturelles sont des aubaines inespérées pour les gouvernants et leurs opposants, les décideurs et leurs contradicteurs, les directeurs de conscience en barbes et kamis, les fausses victimes à l’affût et les charognards qui savent si bien se reconvertir en reconstructeurs…

Aubaines pour Les tenants du pouvoir de décision et leurs opposants qui, dès l’annonce des drames conséquents aux inondations, séismes, incendies etc… se déplacent en cortèges, gênant même souvent les opérations de sauvetage, pour glaner les dividendes électoraux en venant témoigner aux populations sinistrées, de l’intérêt de l’Etat ou des partis qu’ils représentent. Un intérêt que ces personnalités ne manifestent jamais ou si rarement quand il faut assister cette population en danger potentiel mais qui apparaît de manière tonitruante le jour où ce danger se matérialise tragiquement par mort d’hommes et destructions à grande échelle…

Le peuple hier ignoré de la part de ces officiels et de leurs contradicteurs qui ne savent même pas situer les lieux des drames sur des cartes de géographie et qui, enfermés dans leurs tours d’ivoire, n’ont aucune connaissance des conditions tragiques d’existence de ces plèbes qui grouillent à la périphérie du politiquement correct, ce peuple se voit brutalement porté au devant des flashs des médias publics et privés qui exploitent sa nudité pour le montrer sous tous ses profils, lui faisant faire un striptease aussi indécent qu’humiliant…

Et à chaque fois ces catastrophes dites naturelles font découvrir avec une feinte horreur des undergrounds purulents à un jet de pierre des palais de marbre et des châteaux de rêve…

Ces populations victimes, hier « sinistres » deviennent par une obséquieuse et démagogique sémantique « sinistrées » et qui voient comme par miracle la méfiance et le rejet qu’elles inspiraient se transformer en compassion et solidarité, gagneraient à ce qu’on leur épargnât ce cinéma pour les laisser panser leurs plaies dans le calme et la sérénité…

Elles auraient préféré un traitement plus discret mais plus efficace de leurs tragédies et plutôt que ces procurateurs qui prennent des mines faussement affligées, elles auraient aimé de vrais responsables qui assument leurs carences et démissionnent courageusement de leurs postes ou se taisent en signe de respect pour les deuils et les détresses qu’elles vivent et les calvaires qu’elles endurent.

Et en guise de prévention, elles attendent non pas le sacrifice de boucs émissaires comme cet innocent, sympathique et malheureux Secrétaire Général de l’APC de Ain Taya à qui on a imputé la responsabilité d’une cross-connexion ayant entraîné une épidémie de choléra et qui fut incarcéré après un simulacre de procès pour finir égorgé au détour d’un virage des gorges de « Palestro » par les terroristes à sa libération, démontrant toute la tragédie que vivent ces cadres moyens, responsables intermédiaires qui construisent le pays sans que ce pays ne leur reconnaisse un iota de mérite et qui se font sacrifier sur les autels d’une gabegie dont ils ne sont nullement responsables…

Elles auraient admis une commission technique qui situe vraiment les carences afin d’éviter la récurrence de ses tragédies et non ces chasses aux sorcières qu’on affuble du titre ronflant de « commission d’enquête » et qu’on offre comme palliatif et diversion à la juste colère citoyenne, et qui ne terminent jamais leurs travaux ou les bâclent en offrant lapidairement des lampistes en pâture à l'opinion…

Dans d’autres pays où la responsabilité est conçue comme devoir et non comme droit ou privilège, des ministres démissionnent pour un pont qui s’écroule, pour une fuite au bac, pour une digue qui s’effondre ou pour un match de foot perdu… C’est cette culture qui nous fait défaut… Cette culture qui fait assumer aux responsables les erreurs de leurs subalternes et non qui les montre devant les caméras, se lavant les mains en les accusant ou en trouvant des coupables chez les transformateurs de lait en cas de pénurie de ce produit vital, chez les directeurs d’hôpitaux en cas de sinistres sanitaires, chez le DTP du coin en cas de chute d’un pont, chez les mandataires quand les prix flambent ou chez le lycéen lui même quand il s’immole pour avoir raté son passage à cause d’un prof à moitié fou qui l’a sanctionné d’un petit point décisif pour son maintien ou son rejet du système scolaire…

Il y’a de la démagogie et du théâtre dans ces parades totalement incongrues de politicards en tenues de ville parmi des gens qui ont perdu parfois jusqu’à leurs feuilles de vigne…

Il y’a de la démagogie et de la suffisance dans cette manière d’annoncer les chiffres des aides publiques face à la détresse humaine comme si les responsables les tiraient de leurs propres poches, et certains de ces responsables qui se donnent des airs de généreux mécènes devraient être totalement interdits de sortie faute d’être interdits d’exercice car leur manière de remédier aux besoins citoyens à coups de subventions qui iront droit dans les poches des entrepreneurs véreux et des commerçants encore plus véreux est une autre insulte aux sinistrés…

Il y’a de la démagogie et de l’injustice dans la culpabilisation des victimes qu’on accuse de non respect des instruments d’urbanisme, d’avoir construit en zone inondable ou pour ne pas avoir appliqué les normes anti sismiques dans la construction en zone à forte sismicité, c'est-à-dire dans tout le territoire constructible de la République… alors qu’il appartenait aux détenteurs du pouvoir d’interdire toute construction non respectueuse de ces instruments et de ces normes, avant ses fondations et non de laisser faire à coup de corruption pour venir se désoler après coup devant les faits accomplis en les imputant au «prédécesseur» et adopter la mesure toujours inadéquate de détruire et déloger ou de régulariser et laisser faire…

Il y’a de la démagogie et de l’opportunisme chez les tenants de la mortification religieuse qui mettent toute épreuve non pas sur le compte de la fatalité, du réchauffement climatique, de la tectonique des plaques ou des techniques mal appropriées mais sur la seule idée du châtiment divin et exultent presque devant la détresse citoyenne tant elle est productive en bigoterie et prosélytisme…

Il y’a de la démagogie et du cynisme chez les tenants de l’opposition politique qui mettent toutes les tragédies sur le compte de la mauvaise gouvernance, comme si la gouvernance pouvait assurer totalement le peuple contre les déluges des pluies d’automne, les secousses telluriques et les chutes d’astéroïdes…

Il y’a de la démagogie et de la vilenie chez les innombrables parasites qui viennent toujours profiter des détresses en s’engouffrant honteusement dans les listes des sinistrés pour tirer profit des aides qui leur sont consenties et qui sont les premiers à jouer la carte de l’émeute pour mieux brouiller les pistes…

Il y’a de la démagogie et de bas mercantilisme chez les gens de la presse qui exploitent la détresse humaine pour faire des unes aguichantes à leurs journaux en les illustrant par la photo du pauvre père désemparé ou de la pauvre mère prostrée devant l’implacabilité du sort qui les a frappés…

La catastrophe en vérité ne représente un drame que pour ses victimes et celles là peuvent et doivent gérer leurs traumatismes et leurs tourments dans le calme et la dignité avec bien entendu l’assistance discrète de l’Etat et de la Société. Ceux qui tonnent, vocifèrent ou se démènent n’exploitent en réalité les drames que comme faire-valoir ; ils sont rarement guidés par le souci humanitaire. Combien d’entre eux accepteraient-ils en effet de donner une partie de leur pécule ou quelques gouttes de leur sang à la place des chèques de l’état, de la douceur feinte de leurs sentiments, des postillons de leur fausse colère ou de l’emphase exagérée de leurs sermons ?

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