L’affaire Ghrib est symptomatique de notre chute libre dans
les abysses de la médiocratie…
Ghrib c’est qui ? Ghrib c’est quoi ? Ghrib, c’est
un spécimen de ces parvenus qui, ont squatté l’espace public alors que leur dimension réelle ne devait pas
déborder d’un pâté de maisons dans le quartier où ils jouent des mécaniques ou…
aux dominos.
Le pays qui a enfanté Boudiaf et Benmhidi, Djamila Bouazza et
Louizette Ighilahriz est tombé bien bas en laissant s’imposer ces Belhadj , Ghrib, Meriane et autre Fayçal …
Les dignes oiseaux s’étant envolés, le triste hibou est resté
à tournoyer dit à peu près un des proverbes blasés de notre terroir malmené…
Ainsi en ce pays devenu celui des miracles à rebours après
avoir été celui de l’abnégation, de l’héroïsme et du sacrifice,, on doit se faire
aux métamorphoses les plus incroyables, aux mutations les plus saugrenues
et voir notre quotidien pollué par les
portraits de « fatcha » des parvenus qui n’ont qu’un seul
mérite : celui de ne pas s’embarrasser de gêne…
Dans mon village, à la campagne, on dit de ces gens là qu’ils
se sont lavés le visage à l’urine… et un bon mot arabe affirme avec raison que si tu n’as pas honte tu peux faire ce que
tu veux…
Sortis du néant, ces messieurs-dames se sont faits des noms
propres alors qu’ils étaient moins que communs et ont réussi à se doter d’une
popularité qu’envieraient des hommes de la trempe de Lalmas, M’Hamed Yazid, Chaou
Abdelkader ou Abderrahmane El Djilali… sur les pages indigentes d’une presse
qui sait s’abaisser bien bas pour cueillir les dividendes de ses impérities et
qui cultive la médiocratie et le populisme jusqu’au nihilisme, on n’arrête pas
de se retrouver en face de leurs portraits en une et en gros plans, de leurs
dérives discursives et de leurs coups de gueule qu’ils administrent au pays
comme des coups de crocs de loups enragés ou, pour dire plus vrai, des coups
d’incisives ou des horions d’ânes laissés sans attaches…
N’ayant aucun faire valoir physique, intellectuel,
patriotique, sportif ou culturel ; ces gens qui étaient destinés à occuper
des places communes sur les trottoirs ou les bancs publics se sont hissés à la
tribune d’honneur, non pas en servant ce pays et son peuple ou en développant
quelque méritoire et original projet mais seulement en usant de fronde,
d’incivisme, de refus de se plier aux règles communes et en manipulant des affidés,
prédisposés à enfourcher tout canasson susceptibles de les mener sur les champs
de bataille religieux, sportifs ou syndicaux où ils pourraient libérer leur
violence potentielle et leurs pulsions destructrices.
Ils ont appris à parler si fort qu’ils ont réussi à éclipser
toutes les voix de la raison… ils ont appris à gesticuler si furieusement qu’on
ne voit plus derrière eux battre les enclumes de l’effort méritoire, se déployer le geste auguste du semeur ou se
crisper sur la crosse du fusil la main de la sentinelle…
Mobilisant leur verve langagière ou les attraits des liasses
d’argent sale de la contrebande ; des passe-droits, de la corruption, du
racket, de la spéculation, de la contrefaçon, ils ont réussi à envoyer sur tous
les fronts de tous les combats douteux, les grandes gueules et les gros bras qui leur
font place nette en excluant les gens de
mérite, pour leur ériger des statuts de
leader dans des associations qu’ils transforment en chasse gardées dont ils se
font les parrains.
Pris à leur propre jeu, ces hommes et femmes prolifèrent
comme des poux quand la République, prise dans des tourbillons autrement plus
décisifs oublie de s’ébrouer pour se débarrasser de ses parasites…
Se croyant parvenus, il n’hésitent pas alors à défier l’Ordre
républicain, à s’opposer frontalement à ses représentants, à faire la nique aux
institutions quitte à mettre en péril la cohésion sociale et à générer des
antécédents qui ouvrent la voie aux aventures les plus tragiques…
Il est temps que ces aventuriers de bas étage quittent les
tribunes d’honneur et remettent les clés usurpées à ceux parmi nos hommes d’honneur
qui méritent de les avoir en main… la récréation des cancres n’a que trop duré !
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