Les élucubrations perfides d'un médisant invétéré.
jeudi 31 janvier 2013
GLOIRE LIBERTICIDE
La quête de la gloire n'est pas mon fort... Quand on vous construit une statue, vous en devenez prisonnier car vous êtes obligés d'adapter votre comportement à l'image qu'on se fait de vous... vous avez donc à choisir entre la liberté de faire de votre vie et de vos actes ce que bon vous semble: manger avec les mains, dormir à même le sol, vous asseoir sur le trottoir, vous habiller de bleu shanghai et vous chausser de mules, rire à gorge déployée, prendre un café debout, vous permettre de sortir sans cirer vos pompes ni mettre votre cravate, conserver votre naturel... Par contre, quand vous devenez prisonnier de l'image qu'on se fait de vous, vous devez savoir placer votre couvert, utiliser le couteau pour manger votre viande ou éplucher votre pomme, vérifier que les couleurs de vos habits sont assorties, rire sans montrer vos dents... On peut toutefois se f... éperdument de ce qu'on doit être pour n'être que ce qu'on est malgré sa notoriété quand cette notoriété n'est pas recherchée mais méritée... On dit qu'Einstein rechignait à se tenir le pantalon à l'aide d'une ceinture; quand on lui en fit le reproche, il répliqua en disant à peu près ceci: "puisqu'une simple corde fait l'affaire, pourquoi rechercher une ceinture tant que la finalité c'est de tenir le froc"... et le grand Orson Wells à qui on demandait pourquoi il ne portait pas la cravate, eut cette belle réponse: "à Paris ? personne ne me connait !... à Hollywood ? tout le monde me connait !"... Et puis, la gloire, il faut pouvoir l'assumer quand seul avec sa conscience, on se rappelle qu'on n'est pas si bon, si pur, si parfait que le supposent les autres et qu'on a ses petits défauts, ses petites habitudes, ses petites faiblesses, ses petites folies... et ça, ça peut faire mal, devant le regard d'un enfant... Ecoutez Brel, il dit ces choses là bien mieux que moi !
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