
Les soubresauts du FLN n’honorent pas du tout les acteurs qui en sont la cause ; qu’ils soient redresseurs patentés ou redressés potentiels… Ces hommes qui ont appris à gesticuler cycliquement et frénétiquement à la veille des échéances électorales ou des rumeurs de distribution de strapontins n’ont aucune noblesse. Ils ne ressemblent en rien aux fondateurs et soldats du FLN et ne peuvent décemment se revendiquer de ce mouvement qui n’était guidé que par un idéal de grande noblesse et porté par des hommes ne possédant ni ambitions morbides du pouvoir ni volonté d’en user comme tremplins pour accéder à des fortunes et carrières dont l’indécente fulgurance est la meilleure preuve de l’opportunisme.
Ben M’Hidi et Didouche n’ont absolument rien de commun avec Belkhadem, Si Afif, Kara et consorts… Les premiers étaient des patriotes sincères, modestes, désintéressés et prêts au sacrifice suprême pour que soit accompli leur idéal, celui d’une nation ; les seconds sont des politicards hargneux et suffisants, exclusionnistes et « mercenarisés », imbus de leurs personnes et d’une obédience politique plus traditionaliste et opportuniste que « convictionnelle », prêts à sacrifier l’idéal des premiers pour jouir des feux de la rampe, du lucre et de l’ivresse du pouvoir ou de sa proximité… et c’est ce qu’ils n’ont pas arrêté de faire depuis que les strapontins ministériels et les chaises rembourrées de l’APN et du Sénat ont crée cette classe de nouveaux « nantis du statut » en lesquels le peuple ne se reconnaît plus comme il se reconnaissait et s’identifiait aux pouilleux et efflanqués combattants de la liberté qui se dévêtaient pour le revêtir et se laissaient à leur faim pour le nourrir.
Ce spectacle qu’ils donnent d’un aussi prestigieux sigle est infâme et infâmant et l’Histoire retiendra, comme le dit si bien le bon mot du terroir que « quand les beaux oiseaux se sont retirés dans la dignité, il n’est resté que des hiboux lugubres à tournoyer »…
Pourquoi ces hommes s’accrochent-ils comme des sangsues à ce sigle ? Sont ils plus imprégnés de ses principes que ne le furent Kasdi Merbah, Redha Malek, Hocine Ait Ahmed, Mohamed Boudiaf, Ahmed Ben Bella ou même Said Sadi, Louiza Hanoune et Chalabia Mahdjoubi ? Rien n’est moins sûr ! Ces gens-là ont trouvé dans le FLN un fonds de commerce porteur ; pas plus !... et c’est en parfaits opportunistes qu’ils veulent continuer à jouir de son crédit, de son prestige et de son aura, non pas pour défendre la mémoire de ceux qui sont morts sous sa bannière, ni pour perpétuer ses traditions de lutte contre l’arbitraire, ni pour construire ce pauvre pays meurtri par leurs inconséquences mais juste pour reconstruire leurs carrières surfaites car ils savent que ce sigle à qui certains ont tout donné sans rien en attendre, leur a tout donné à eux sans rien leur prendre… et l’ivresse du pouvoir, l’ambition et l’arrivisme comme l’appétit de l’argent, ça vous mène un homme vers les plus perfides des reniements…
Car c’est bien d’un reniement qu’il s’agit !...
Le FLN n’avait à se libérer ni de Messaadia, ni de Benhamouda, ni de Mehri, ni de Benflis ni de Belkhadem… Il n’avait pas à être placé sous leur férule ! Il était bien trop grand pour qu’une coquille de petit parti puisse le contenir et ces gens-là ne devaient jamais l’occuper pour lui faire jouer les rôles de sous-traitants et en tirer gloriole alors qu’il tire sa gloire d’avoir été aux premiers rangs de l’Histoire…
Le FLN doit absolument se reposer sur ses lauriers et ne plus servir de monture à Si Afif, Kara et consorts… Ils n’en ont ni la noblesse, ni l’envergure, ni le courage, ni la probité, ni la générosité, ni la pertinence… Ceux qui l’enfourchent encore pour faire leurs rodéos malsains sont coupables du pire des sacrilèges : celui d’avoir réduit un mouvement-culte de l’Histoire de notre pays à un parti-cul élémentaire qui s’en vient soutenir indécemment des batailles électorales iniques contre des formations politiques sans passé ni lendemain et qui se développent comme champignons après ondée dès que la rumeur d’un vote se propage…
Ce Front comme tous les fronts s’était constitué sur une idée unique et fixe : libérer le pays de la domination coloniale.
Il a imposé la fédération des énergies en vue de la réalisation de cet objectif et a accepté la convivialité de toutes les tendances qui étaient orientées vers cette fin qui devait justifier tous les moyens.
Ceux qui invoquent la déclaration du 1er Novembre ou le Congrès de la Soummam pour en faire un mouvement monolithique à tendance idéologique précise ne font que justifier l’OPA qui fut lancée sur lui à l’indépendance pour en faire un « parti d’avant-garde », juste pour profiter du respect qu’il s’est forgé en chassant une des plus cruelles forces coloniales que le monde ait connues. Ils oublient que ce mouvement a été rejoint par des tendances qui n’étaient souvent d’accord que sur l’essentiel : la fin de l’état de colonisation du pays. C’est ce principe qui a motivé sa création, sa raison d’être, ses recrutements, son hymne, son credo et ses actions… Ayant libéré le Pays de l’occupant, il ne lui restait en réalité qu’une dernière guerre à mener : celle qui le libérerait des tiques qui le parasitaient et ce combat est celui de tout un peuple car ce sigle propriété de tous, n’est l’exclusivité d’aucune personne, d’aucun groupe, d’aucune force, et ce n’est pas en le réduisant à un parti, livré aux luttes intestines burlesques qu’on l’honore.
Que ceux qui s’y accrochent toujours en espérant qu’il les conduira vers la gloire prennent conscience de l’immense tort qu’ils lui font en l’instrumentalisant pour des besoins si peu nobles car ils visent moins le confort du peuple ou le prestige et la gloire du Front de Libération Nationale que celui de leurs augustes postérieurs…
Et si c’est effectivement ce sigle qu’ils veulent servir et dont ils veulent maintenir la flamme comme ils osent le clamer entre deux rots, qu’ils créent des associations qui cultiveraient ses mérites et entretiendraient la mémoire de ses prouesses au lieu de chercher leurs mérites personnels en s’en identifiant…
Et si c’est l’intérêt de ce peuple qu’ils visent, qu’ils investissent les fortunes qu’ils ont amassées, les énergies qu’ils ont économisées, et les facultés qu’ils prétendent posséder, dans des associations civiles qui canaliseraient des énergies qui se perdent au jour d’aujourd’hui en protestas, grèves et autres manifestations d’incivilité que d’aucuns surnomment « liberté » pour mieux nous aliéner justement cette liberté chèrement payée et arrachée par… le FLN... le vrai !
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