
Un
beau matin, les responsables ont décidé de faire place nette de ce carrefour
coloré où se reposaient les familles et qui remplissait de vie un espace voué à
la solitude...
Chassés des lieux, les commerçants occasionnels se sont
certainement reconvertis en gardiens de parkings informels, en vendeurs de
cigarettes ou en coupeurs de routes car rien ne leur a été proposé en échange
de l'abandon forcé de leurs activités... La caille qui s'y consommait -
peut-être sans trop regarder à l'hygiène - avait fini par créer des vocations
et nombre de petits éleveurs y avaient trouvé intérêt; les artisans pouvaient
pour leur part y proposer les objets qu'ils réalisaient, les éleveurs de
poulets de ferme et de lapins ont dû certainement trouver en cet espace
providentiel un stimulant qui les a encouragés à mieux rentabiliser leur
vocation...
Puis
il y'eut la décision de raser tout espace commercial informel... L'idée visait
peut être à décourager la concurrence déloyale, à renflouer le fisc, à
"déclochardiser" les villes ou à imposer un minimum d'hygiène... Son
application même aux espaces de convivialité extra-muros est à inscrire dans le
registre de nos mémorables gaffes...
S'il
vous arrive de passer aujourd'hui par "Les Gorges", vous traverserez
un no-man's land désolé et lugubre là où il y'a à peine quelques mois on
pouvait trouver une véritable ruche humaine... A perdre son latin ! Ubi
solitudinem faciunt pacem appellant*
*Où ils ont fait un désert, ils disent qu'ils ont fait la paix
*Où ils ont fait un désert, ils disent qu'ils ont fait la paix
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