
Ait Ahmed : «les reformes proposées par le chef de l’Etat sont peu crédibles» (La presse)
De son lointain exil, le gourou du FFS a faxé encore une fois son scepticisme à sa base qui, de toute façon en a toujours fait preuve, conditionnée qu’elle est depuis 1962 et peut-être bien avant que rien de bon ne pourra sortir des autres…
Ce conditionnement est si profondément ancré dans le subconscient de cette formation qu’elle devrait se débarrasser de ce terme de « socialistes» qui ne veut plus rien dire pour le remplacer par celui, mieux adapté de « Sceptiques »… Front des Forces Sceptiques…
Il est en effet une constante (encore une !) dans la démarche du vieux parti d’opposition qu’il n’a jamais rajeuni ses principes et ses options et qu’il ne s’est jamais dépêtré de ses doutes face à toutes les démarches des autres au point qu’il est permis de croire que si un jour l’occasion lui est donnée de mettre à l’épreuve ses propres théories sur la gouvernance dont le peuple connaît deux principales options : constituante et régionalisation, il risque de revenir à la nébulosité du pouvoir qu’il décrie, à force de scepticisme quant à la possibilité de mettre en pratique ses propres options.
En ce pays qui continue à chercher ses marques, il n’y’a pas comme le disait le regretté Djaout, deux familles qu’on distinguerait par le sens de leur marche… Il y’a deux familles qu’on reconnaît à leur approche du pouvoir : celle qui gère, ingère et digère comme elle peut et comme elle veut et celle qui, regarde faire en s’en lavant les mains.
Si la première lasse le peuple par ses réformes récurrentes qu’elle enclenche dès qu’elle sent souffler tout vent de renouveau avant qu’il ne se transforme en tempête, réformes qu’elle retaille à sa mesure quand la menace est passée, la seconde fatigue elle aussi par sa sempiternelle expectative et sa propension maladive à bouder même le banc de touche en invoquant à chaque fois la disqualification de l’équipe qui évolue sur le terrain de la gestion. Cette pratique du « ni oui ni non » dans laquelle excelle Si El Hocine n’est pas productive pour le pays, peu dissuasive pour les tentations totalitaristes des gouvernants et très peu porteuse pour sa propre formation et il n’est pas certain qu’elle lui vaudra la mansuétude et la compréhension même en cas de « changement de régime »… On peut admettre des bouderies et des contestations conjoncturelles ou occasionnelles mais il est difficile de supporter le « na » permanent car on ne l’assimile plus à un jeu politique mais à un gros complexe fait d’arrogance et de fatuité. Et le peuple peut supporter peut-être plus les louvoiements de la majorité qui le régente que la « préciosité » parfois ridicule de l’opposition qui aspire à le régenter…
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