vendredi 16 avril 2010

HISTOIRE DE Cu

Un responsable d'une entreprise publique exploitant des lignes en fil de cuivre a triomphalement annoncé sur les ondes de la Radio Nationale que les pertes de sa société ont regressé de 5 millions à 1 million de Dinars Algériens...
Il a mis les vols sur le compte des "chômeurs et des mineurs", ces deux plaies de la société et a affirmé que les services qui doivent réprimer ces délits éprouvent des difficultés du fait que les vols se passent dans l'algerois, les butins se stockent dans les wilayate limitrophes et les exportations se font à partir de wilayate plus lointaines...
Il a en outre expliqué que la diminution des vols résultait des dispositions prises par le Ministre du Commerce d'interdire les exportations de déchets ferreux et non ferreux...
A mon avis il faut interdire d'antenne les responsables coupables de pareilles inepties. D'abord, l'Algérois n'est pas un territoire civilisé entouré de réserves de khorotos, sur le pied de guerre, la pince coupante entre les dents... le vol de cuivre est un sport national, tout autant que celui des bouchons de regards en fonte et des garde-fous des ponts et des ponts eux-mêmes... il n'y a qu'à voir comment et avec quelle vitesse a disparu le pont suspendu de Lakhdaria et comment va disparaitre celui de Oued el Djemaa qui menait vers Djebahia)... Les voleurs de cuivre ne connaissent pas de frontières administratives et leurs réseaux opérent sans s'embarrasser des numéros d'immatriculation de leurs échelles ni des numéros d'identification de leurs pinces... ils n'en ont d'ailleurs pas ! et s'il faut jurer, on n'hésiterait pas à le faire pour dire que le gros des stocks de fil cuivré se trouve plutot dans la banlieue d'Alger qu'à Bouira, Tizi ou Médéa...
Ensuite, et c'est là que la bourde devient pied de nez, dire que la regression des vols est conséquente à une simple décision administrative, c'est reconnaitre une bien piètre participation des services de police et de gendarmerie et verser beaucoup d'eau aux moulins des détracteurs des barrages filtrants qui ne feraient, comme ils osent l'affirmer, qy'accentuer les hypertensions des automobilistes et ralentir le rythme vital du pays...
Notez toutefois que cette explication rentre en droite ligne dans les principes qui font notre gouvernance: pour éviter d'avoir à panser les plaies sur l'échine ou à corriger les protubérances on élimine le bât... un peu comme si l'on ététait le migraineux pour le débarrasser de son mal de tête...
Le responsable de l'ERMA pour ne pas la nommer aurait dû, juste pour la reconnaissance devant les efforts qu'ils fournissent, ajouter aux félicitations adressées à Djaaboub, l'enleveur de bâts, quelques mots gentils à l'adresse des hommes en bleu et en vert, panseurs des blessures de l'échine de ce pauvre grisou qu'est devenu notre pays...

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