lundi 20 juin 2011

HISTOIRE D'EAU


L’eau est revenue au village… Elle est partie depuis quelques jours sans crier gare car le village n’est pas un quartier d’Alger pour que les gens qui nous la servent se croient obligés de nous informer tout le temps de ses coupures… Peut-être parce que ce n’est pas autant notre eau que la leur… si nous, nous en usons et très souvent en abusons, eux, ils la traquent dans le sous-sol, lui construisent des barrages pour ne pas la laisser se perdre dans la mer, lui font des canalisations, des châteaux d’eau et nous la ramènent jusqu’aux abreuvoirs municipaux, je veux dire jusqu’aux fontaines publiques et même jusqu’à nos compteurs… Sa gestion est si difficile dit-on que leur ministre a pensé faire appel à la Lyonnaise des Eaux comme les gens des ports ont appelé à la rescousse les Arabes enturbannés de Dubai pour mettre de l’ordre dans les containers… Et puis, le service des eaux n’a pas à nous informer des coupures, de leurs raisons et de leur durée… d’abord parce que lui-même ignore quand et pourquoi elles surviennent et le temps que prendra leur réparation, ensuite parce que nous ne sommes pas de la ville mais de simples villageois et enfin parce que s’il devait à chaque fois nous placarder des avis de coupure dans les journaux, il ne ferait que ça… L’astuce pour dépenser moins et informer mieux, serait que Sellal ordonne à ses services d’avertir la population des villages du jour où l’eau devra couler dans les robinets et non des jours où elle les désertera… Comme ça, ils feront un placard par mois au lieu de 29… Et si l’eau coule un jour par mois c’est largement suffisant pour tenir les 29 jours suivants car comme tout le monde l’aura remarqué, après les paraboles qui permettent à nos femmes de se gaver de feuilletons turcs, la chose la plus répandue dans nos maisons ce sont les futs de 200 litres et les citernes galvanisées dans lesquels nous stockons notre eau… heu… leur eau.

Jeudi 16 juin 2011

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