mercredi 15 juin 2011

L’ARBRE ET LA BUREAUCRATIE

21 mars 2011

Comme tout le monde le sait, le papier de nos extraits de naissances S12 que nos maires qui aiment bien nous voir ne nous délivrent qu’après moult allers retours, de nos certificats de nationalité ou de nos extraits du casier judiciaire pour lesquels nous faisons nos chaines devant des tribunaux qui ont d’autres chats à fouetter, comme celui des cahiers d’écoliers sur lesquels nos enfants couchent des lignes qu’ils oublient de relire, comme celui des PV de contraventions que nous dressent les gardiens de notre sécurité qui nous font de véritables guets apens pour nous surprendre en flagrant délit de dépassement de ligne continue ou d’excès de vitesse, comme les certificats médicaux de complaisance que nous délivrent nos médecins assermentés etc…, tout ce papier vient des plantes et particulièrement des arbres…

Des arbres que nous bénissons à coup de prêches, de leçons et de comptines chaque 21 mars, pour ce qu’ils nous donnent comme chlorophylle, oxygène, fruits et ombre puis que nous livrons le reste de l’année aux incisives des chèvres, aux coups de haches des revendeurs de « pieds droits » à l’appétit des flammes ou de la chenille processionnaire, aux bouteilles d’eau dite « minérale », aux cannettes de bière et autres sachets noirs…

Il ne faut pas être grand clerc en matière de calcul de portée, pour affirmer sans risque de se tromper que ces opérations volontaristes de « reconstitution du couvert végétal » où le populisme le dispute à la démagogie ne sont que poudre aux yeux et que leur apport est nul pour ledit couvert végétal, comparé aux déprédations que nous lui avons fait subir durant l’intervalle entre deux fêtes…

Il serait profitable pour le pays et pour l’arbre que le reboisement soit redéfini comme une option vitale, un investissement public au même titre que l’autoroute à Ghoul, les barrages à Sellal, les marchés de gros à Benbada ou les gares routières à Tou, que les pouvoirs publics lui mobilisassent les moyens qu’il lui faut pour être efficace et qu’on abandonnât ces opérations ponctuelles qu’on programme le 20 mars pour les expédier le 21 juste pour un moment du JT comme le font les « opposants » libyens qui n’actionnent les batteries montées sur les pick-up que quand ils sont dans le champ de la caméra des chaines satellitaires qui les sponsorisent…

L’administration qui peine à organiser ces festivités commémoratives de la journée de l’arbre pourrait faire l’effort de préserver ces arbres en réduisant sa boulimie papivore par quelques petites mesures. En décrétant une validité « à vie » de l’extrait de naissance, de l’acte de décès au lieu d’une année on peut mesurer le gâchis que nous pouvons éviter… de même qu’en doublant la durée de validité du « cachet dessert » et en éliminant le dossier de bourse des collégiens, lycées, stagiaires et étudiants pour systématiser la bourse sans la conditionner par d’inutiles extraits de rôles, attestations de non activité salariée et autres relevés des émoluments…

Ca permettra à coup sûr de réduire la facture d’importation du papier, facture qui devrait être plus importante que celles de l’Inde et de la Chine réunies…

Ca permettra aussi de diminuer par effet d’entraînement diabète, hypertension et autres maladies imputables à la bureaucratie et qui sont la cause de la consommation de milliers de tonnes de papier (et donc de km2 de forêts) en certificats médicaux, ordonnances et bilans médicaux…

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