mercredi 28 septembre 2011

LE SHOW DES MARRANTS

L'ouverture de l'audiovisuel fait jaser dans les rédactions beaucoup plus qu'elle n'intéresse le commun du peuple. Car le commun du peuple au nom duquel parlent l'opposition et la presse dite libre n'en a cure de cet audiovisuel sur lequel on fait une fixation dont la ténacité est bien trop forte pour ne pas être louche. Cette option qu'on veut présenter comme panacée contre l’absolutisme décrié d’un pouvoir qu'on tente par tous les moyens, même les plus bas de désarticuler, n’intéresse pas le commun du peuple parce qu’il n’a mandaté personne pour parler ou agir en son nom et ensuite parce qu’il ne vit plus de paroles, d’images et d’écrits, blasé qu’il est par les médias de l’absurde qui, tout en chantant sa maturité, le culpabilisent jusqu'à la caricature en refusant de lui reconnaître son bon sens uniquement parce que son bon sens lui dicte de refuser leur aventurisme…
Les médias du désespoir qui ergotent à perte d’encre et de salive sur cet audiovisuel qui se doit d’être ouvert comme on ouvrirait la boite à Pandore s’acharnent à vouloir faire prendre des vessies pour des lanternes à un peuple qui s’en est déconnecté, en lui organisant cycliquement des scénarios catastrophes où ils se donnent toujours le beau rôle.Si ces médias étaient l’émanation de ce peuple, comme ils se plaisent à l’écrire, ils comprendraient que le peuple à d’autres préoccupations beaucoup plus vitales, englué qu’il est dans les problèmes de survie que lui font subir les mandataires en fruits et légumes qui lui rendent inaccessible la vulgaire tchektchouka; les employés de la voirie qui laissent les détritus s’amonceler devant ses portes, les enseignants qui renvoient ses enfants de l’école, les conducteurs de bus qui refusent de le transporter dans leur capharnaüm, les médecins des hôpitaux qui n’ont en cure de ses souffrances, les coupeurs de route qui trouvent plaisir à lui faire subir les pires désagréments sous prétexte de protester contre des maires sans moyens et sans pouvoir, les joueurs de foot qui font du pugilat au lieu de jouer au foot, les gendarmes qui filtrent à l’excès les voitures dans les barrages fixes, les Walis qui ferment les bars au lieu d’ouvrir les portes, les terroristes qui n’arrêtent pas de mener leur vaine bataille pour raffermir le règne du Bon Dieu comme si ce Bon Dieu était incapable d’assurer Son règne par Sa propre volonté…Le commun du peuple sait que si le « pouvoir » est caricaturé à outrance dans ses présumées extravagances, « l’opposition médiatique » qui exige aujourd'hui avec des gestes visibles d'outre-mer l’ouverture du champ audiovisuel, elle, est cynique et opportuniste et que c’est elle qui, au prétexte de gêner ce « pouvoir », génère, coordonne, dirige et encourage tous les excès au point où le pays finit par ressembler à une ruche de faux bourdons vociférant contre la reine en l’absence des ouvrières, dont les ailes ont été coupées… C’est cette « opposition » qui a crée ce revendicalisme outrancièrement médiatisé et qui serait loufoque s’il ne véhiculait un trop plein d’incohérences, ne générait autant de drames et de souffrances et ne tendait vers les plus tragiques des conséquences…L’ouverture du champ audiovisuel rapportera quoi à ce peuple qu’on fait tourner en bourrique et qu’on traite comme tel en voulant en faire un mangeur de son ?...Que gagnerait il à entendre braire les opposisionistes de tous poils et de tous bords et que pourraient dire et qu’ils n’ont pas encore dit, ces tribuns de la désespérance qui n’arrêtent pas de déclamer leur fiel perfidement dans les journaux mercenarisés et les écrans fantoches des télés vendues aux maîtres d’hier qui veulent refaire le monde selon leurs propres conceptions de la liberté, de la démocratie, des droits de l’homme et de la citoyenneté… Des conceptions qui leur permettent impunément de réduire à néant les réalisations des peuples irakiens et libyens au prétexte de leur redonner une liberté que leur majorité n’a jamais demandée et qui ignorent la famine du peuple somalien qui, dans l’immensité de sa détresse et dans les abysses de sa solitude échangerait bien sa liberté contre un croûton de pain car il sait qu’on meurt bien plus de soif tout court que de soif de liberté... de famine tout court que de faim de démocratie…Que feront-ils donc de cette ouverture de l’audiovisuel qu’ils réclament à cor et à cris?Développeront-ils l’amour des citoyens pour cette terre afin d’empêcher ses enfants de prendre la mer pour fuir cet enfer qu’ils n’arrêtent pas de lui décrire ?Développeront-ils la cohésion sociale, eux qui se sont investis corps et âme dans la division, les querelles de clochers et les anathèmes ?Développeront-ils le goût de l’effort et l’amour du beau, la volonté de réussite, l’estime de soi, la culture de l’humanisme quand ils donnent l’exemple de la perfidie, de la boulimie, de l’autoritarisme et de la haine d’autrui ?Développeront-ils le sens du sacré, le respect des valeurs quand ils sont eux-mêmes viscéralement opposés aux valeurs sures de notre peuple dont ils prennent si souvent les « constantes » en dérision ?A voir comment se comporte déjà la presse écrite "libérée", Il y’a fort à parier que cette ouverture de l’audiovisuel tant réclamée ne nous conduise droit vers les impasses et n’en fasse pire que ce multipartisme débridé qui a permis au tout venant de faire le guignol à sa guise dans ce vaudeville qui nous tient lieu de scène politique depuis déjà trois longues décennies…Et comme nous eûmes souvent à regretter l’ère de l’unicité de pensée parce que la pluralité trop cacophonique nous empêchait même de penser, il est à craindre que le champ audiovisuel ne soit investi par tous les petits Ubus dont le ridicule nous fera regretter le temps de l’Unique…

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