mercredi 6 juillet 2011

BAC... UNE CUVEE ENIVRANTE


Les résultats du bac sont tombés… attendue chaque année avec angoisse et espoir, leur annonce est devenue une balise temporelle aussi importante que le Ramadhan, l’Aid el Adh’ha ou la rentrée scolaire et ce n’est pas une si judicieuse idée que de faire coincider cette annonce avec la fête de l’indépendance car elle éclipse totalement le plus emblématique de nos repères.

Après une autre année durant laquelle nos enseignants auront démontré plus leur caporalisme syndical que leur attachement à la noblesse de leur métier, et que notre administration aura fait preuve, comme à son habitude, de résistance de pure forme et non de principe, cette annonce est venue susciter, comme à chaque fois, beaucoup d’analyses et de commentaires, de satisfactions ou de réserves .

Les dispensateurs du savoir qu’un illustre poète incitait à vénérer à l’égal des prophètes, ne sont plus ces sages piliers de la société, respectés autant que les toubibs ou les imams ; mais, comme ces nobles professions de corps et d’esprit, ils ont perdu leur aura en montrant qu’ils ont eux aussi des soucis de gros sous et pas seulement de beaux principes et qu’ils peuvent dévaler les pentes de la revendication en vociférant des slogans et en se faisant repousser à la matraque… C’est d’ailleurs une de leurs occupations favorites depuis que des associations corporatistes dites « libres » sont venues concurrencer une UGTA plus encline au compromis qu’au bras de fer.

Les perturbations qu’a connues le secteur n’auguraient pas du tout de la déferlante de cette année, mais tout le monde a fini par comprendre que l’examen ne véhicule plus en ce pays l'idée d'évaluation et ne représente plus la sanction de l’effort … D’autres considérations viennent s’y greffer et elles sont souvent aux antipodes de la logique qui le sous-tend, des objectifs qu’on lui prête et des préoccupations affichées par les organisateurs et superviseurs. Le Bac n’est plus l’indicateur par excellence du niveau scolaire ; il est devenu au fil du temps un dynamomètre dont on module à sa guise le ressort afin de donner des mesures « à la commande ».

Mais, toute heureuse de fabriquer des parvenus, la société qui a fait de l’ostentation sa ligne de conduite, préfère les youyous et les gâteaux des consécrations sans métrite aux remises en causes qui pourraient assurer ses lendemains. Le Bac est devenu ainsi une autre escale que la politique préfère plus festive dans l’immédiat que productive à terme.

La veille de l’annonce euphorique de ces résultats qui, comme des scrutins tiers-mondistes, détruisent leur crédibilité par leur exagération, on annonçait le même taux d’échec à quelques centièmes près à l’USTHB…

Alors, quand on entend le ministère de l’enseignement se gausser de ces résultats en les mettant sur le compte de SES « réformes », on ne peut s’empêcher une grosse moue de sincère dubitation… Un bac se préparant en 7 à 8 ans, on se prend à réfléchir sur toutes les perturbations qu’a connues le secteur durant toute cette période et on se dit que c’est peut-être par l’anarchie que s' assurent les bons résultats…

Ces éloges que s’ auto-administrent les auteurs de ces "performances" ont quelque chose de pathétique… On y décèle, derrière le satisfecit, comme un relent de… disculpation !

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