vendredi 2 décembre 2011

LARMES DE SAURIENS

Les gestionnaires ne sont pas dupes. Ils se souviennent que l'opération manu pulite qui a détruit irrémédiablement des carrières, des hommes, des foyers et des entreprises s'est déroulée sous un échauffement frénétique du " bendir " par une certaine presse aux mains de certains gros barons qui sont les premiers et pratiquement les seuls bénéficiaires de la dislocation du secteur public qu'elle visait. Ils se souviennent tous de ces allusions perfides, ces confidences généralisantes, ces délations de lecteurs qui avaient maille à partit avec leurs responsables et que certains journaux publiaient sous forme de piges avec une délectation morbide sans tenir compte de la grande détresse des pauvres cadres qu'elles visaient et qui voyaient s'étaler devant leurs employés, leurs enfants et leurs amis; des turpitudes inventées de toutes pièces et dont les mises au point, poignant de sincérité, étaient de pathétiques et impuissantes supplications à la retenue mais qui recevaient en guise de commentaires des réponses d'un incommensurable sadisme. Ils se souviennent tous de cet indécent empressement de nombreux journaux à répercuter les froids et laconiques communiqués des instances judiciaires qui parlaient des fournées de cadres envoyés au cachot comme on parlerait de moutons de l'Aid destinés au couteau parce qu'ils y sont prédestinés. Ils se souviennent tous de ce journal qui a organisé un véritable safari contre un pauvre petit directeur d'une petite entreprise locale de la wilaya de Boumerdes et du feuilleton qui l'a poursuivi jusqu'à l'hallali; de ce brave directeur d'une entreprise de matériaux de construction de Annaba qui, même démissionnaire, a continué à recevoir des coups de béliers hargneux... Afin de détourner l'attention sur l'immense curée organisée autour des importations de produits sidérurgiques hors normes, des viandes douteuses, des huiles frelatées, des bières en canettes dont le contenant masque le contenu, d'eau minérale qui ne doit être qu'une insipide eau de robinet rendue noble par une simple opération d' étiquetage, de produits cosmétiques griffés par la seule vertu de l'impression couleur, de pièces de rechange " taiwan " présentées comme pièces d'origine par la mise en boîte et d'autres cochonneries... on a eu recours à cette terrible machination. Les enquêtes économiques comme les reportages journalistiques furent orientés non pas vers ces opérations criminelles mais vers des gestionnaires dépouillés de matières premières, de pièces et fournitures d'entretien, de plans de charge, de lignes de crédit et d'autorité face à une concurrence sauvage d'une faune d'importateurs généreusement connus des banquiers mais allègrement ignorés du fisc, un terrorisme féroce des groupes armés et à un populisme suicidaire des tenants de l'administration, de la politique et du syndicalisme, mais qui restaient contraints de concéder des augmentations exponentielles de salaires (décidées hors leur présence) et de supporter TVA, VF, IRG, IBS, TAIC, Taxe d'assainissement, Vignettes auto, Cotisations de sécurité sociale ... avec en prime des pénalités de retard exorbitantes en dépit des retards de paiement dus à une administration qui s'abrite derrière toute petite raison pour refuser d'honorer ses engagements (il en est ainsi de cet ineffable décret de 1994 qui réglemente le mode d'établissement de la facture et qui a été amendé deux fois mais que nombre receveurs et autres trésoriers continuent à ne comprendre que sous sa version initiale). Aujourd'hui, l'heure est à la réhabilitation. On ne peut que s'en féliciter; mais certains acteurs de cette innommable " fdh'iha " - hommes politiques et hommes de l'information - devraient essuyer leurs larmes de crocodile et mettre un bémol à leur lamentations hypocrites parce que les premiers, à quelque exception qui se comptent sur le 1/5 des doigts d'une main se sont complus dans un silence qui avait des intonations d'applaudissements; quant aux gens de l'information, ils savent mieux que quiconque que " si les paroles s'envolent les écrits restent "... Et certains écrits qu'on peut facilement exhumer sont de véritables appels au lynchage.

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