Qu’est
ce que le Foot et à quoi sert-il ?

Un peu
de tout ça, vous diront ceux qui aiment ces joutes dans lesquelles, derrière
« le but » global, apparent représenté par une coupe même dorée, se
cachent les enjeux sous-jacents et qui font suer les joueurs, s’égosiller les
spectateurs, se démener les bookmakers, s’impliquer les décideurs, s’enflammer
les médias… Des enjeux souvent très peu honorables, qui se situent aux antipodes
de la noblesse du sport, du culte déclaré de l’exercice physique et de l’idée
généreuse de rencontres entre les hommes de différents quartiers, villages,
villes et pays…
Le foot
c’est un peu la reconduction des combats de gladiateurs d’antan avec la mort en
moins et la médiatisation outrancière en plus.
Le
Stade, c’est l’exutoire de nos frustrations, de nos ressentiments, de nos
colères ; c’est l’endroit où le dominé peut se donner l’illusion de dominer,
où l’ « intouchable » peut s’offrir enfin un statut, où le
marginal trouve un groupe où s’insérer, où la violence verbale et parfois
physique est permise, où l’on peut insulter, à la faveur de l’anonymat et
des effets de foule: le président et ses
ministres, l’ordre et ses tenants, le wali et le patron, le policier qui vous a
verbalisé, la jeune fille qui vous a éconduit, l’enseignant qui vous a saqué,
le commerçant qui vous a floué…
Le Foot
c’est le carnaval, le bal masqué et le désordre à peine canalisé qui permettent
d’oublier ou de bousculer les carcans sociaux, familiaux, sécuritaires,
politiques, religieux, le temps d’une rencontre ; c’est le pouvoir de
gueuler sans retenue ses passions, ses angoisses et ses révoltes…
C’est
aussi l’idéalisation et l’ « idolisation » du héros auquel on
s’identifie ; sa glorification, pour un temps, puis son rejet, sa
diabolisation, dans cette récurrente recherche de nos marques, de nos symboles,
de nos modèles mais aussi des punching-balls sur lesquels nous nous libérons de
nos violences latentes…
Le rôle
du Foot est dans cette optique, comme la drogue ou l’alcool, éminemment
social ; sa médiatisation obéit à
cette fonction… Les pouvoirs politiques savent son importance et sa fonction de
soupape mais aussi de « cloisonneur » entre ethnies, tribus,
corporations, aires géographiques et savent l’utiliser aussi bien pour
désamorcer les crises sociales, faire passer les lois controversées ou peu
populaires que…diviser pour mieux régner.
Mais, outre ses fonctions liées au spectacle qu’il
offre et que lui offrent les foules qu’il draine, le foot est aussi le lieu
commun à toutes les turpitudes économiques.
- Des
joueurs « mercenarisés » et qui, abandonnant tout idéal sportif, ne
conçoivent leurs pieds que dans ce
qu’ils leur rapportent en billets de banque et gros avantages en nature;
acceptant de défendre les couleurs les « mieux disantes » et non
celles du cœur car le cœur s’est depuis longtemps enfermé dans le porte monnaie…
- Des
dirigeants fonctionnarisés et qui ne lisent le foot que comme pourvoyeur en
gros salaires et privilèges en faisant accroire que leur engagement ne découle
que de leur amour pour un sigle et ses couleurs…
- Des
représentants d’instances footballistiques, rentrés en bénévoles et qui se sont
« carriérisés » pour avoir
découvert dans les strapontins qu’ils
occupent les partis politiques que leur manque de courage ne leur a pas permis
de créer ou les sociétés commerciales qu’ils n’ont pu mettre en marche par
défaut d’audace…
Régissant
les intérêts « moraux et sociaux » de toute une faune de parvenus et
de fausses vedettes dont très peu croient encore à la noblesse du sport, le
foot est devenu un magma ou l’affairisme
le dispute au carriérisme.
Quand
même la Religion a fini par se dévoyer pour ne plus être cette école de paix,
de concorde, de sérénité, de fraternité, de recueillement et d’accomplissement
de soi pour ses adeptes mais une secte
où l’apparence est le signe de ralliement et l’argent et la gloire ses
objectifs; s’inspirant des pratiques de la basse politique où la magouille dicte les principes et les
actes, faut-il s’étonner outre-mesure de voir le foot s’investir et se
complaire dans la fange des affaires douteuses, des alliances en tous genres,
et des pratiques mafieuses ?
Que
non !... et les crises cycliques et les scandales qui caractérisent ce
pseudo-sport lui sont d’ailleurs devenus si familiers qu’ils sont un peu son
sel et son piment…
Des
crises et des scandales qui font désormais partie… du spectacle !
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