
Exit donc Chavez ! et ses admirateurs ne pourront même pas se consoler en criant: Chavez est mort, vive Chavez !... parce que Chavez n'était ni un pape, ni un roi mais un homme providentiel comme seuls les petits pays savent en fabriquer quelquefois, dans leurs luttes émancipatrices; un homme qui savait mêler extravagances et défis, autoritarisme et populisme, un peu comme Nasser, Tito, Boumediene, l'Oncle Ho, Makarios, Bourguiba, Sekou Touré, Soekarno, Arafat, Peron, Saddam, Kaddafi et dont il ne reste au jour d'aujourd'hui que la figure spectrale de Castro car la mode est désormais non pas à la lutte anti-impérialiste mais à la soumission à l'ordre capitaliste, néocolonialiste et ultra libéral que les Yankees, devenus fréquentables et leurs sous-traitants européens réinstaurent par petites touches...
Au delà du respect qu'on doit à cet homme de courage et de conviction, au delà de la douleur qu'on ressent devant la disparition d'un autre dirigeant atypique qui osait encore s'insurger dans ce monde qui a oublié Marx, Sartre, Gandhi et Chikh Imam pour adopter BHL et où l'alternative d'un Islam de justice a été pervertie par celle d'un Islamisme d'apparat, ou, faisant pire qu'aux pires moments de l'absolutisme, l'information s'est totalement inféodée au dieu Argent, on doit méditer quelque part ce juste constat de "Dear Henry" qui disait: "un pays se condamne à mort si à chaque décennie il doit s'inventer un homme providentiel"... Il ne savait pas si bien dire et peut être le disait-il avec le cynisme qu'on lui connait: un tel pays se condamne vraiment à mort parce qu'il suffit d'inoculer une dose fatale de plutonium à cet homme providentiel pour remettre les pendules d'une révolution à zéro quand cette révolution est symbolisée par cet homme seul...
La fin du mythe Chavez et l'incertitude qui attend le Vénézuela devraient interpeller les consciences des masses populaires, les forces politiques et les intellectuels de ces pays dits "émergents" qui doivent comprendre qu'on peut construire une statue à l'image d'un homme... pas un pays !...
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