
11 Avril 2011
Notre société comme toutes les sociétés patriarcales a toujours vécu sous l'autorité du PERE qu'elle se crée, qu'elle déifie puis qu'elle tue pour adopter un autre PERE!... Mais notre parricide ne s’arrête pas à la mort du père ; ce sont ses enfants les plus gâtés qui, non contents de l’avoir tué, s’acharnent sur sa mémoire pour lui éviter toute gloire posthume ou pour ne pas avoir à assumer son héritage moral tout en profitant goulument de ses legs matériels…
Le Président Chadli, ce digne monsieur fut traité en public et en privé de tous les noms par ceux là mêmes qui lui avaient prêté allégeance, défini et appliqué toutes les politiques du pays sous ses mandats... Après coup et pour faire oublier cette allégeance, ils ont découvert qu’il avait dirigé l'Algérie "TOUT SEUL" durant 13 ans... Comme Ben Bella, comme Boumediène, comme Bouteflika...
C'est si facile de tout mettre sur le dos d'un homme et de le conduire sous les cris des foules vers l’échafaud !... A les écouter, Chadli aurait été son propre ministre de la Planification, c'est lui qui a fait venir le PAP (Plan Anti-Pénurie) ; Abdelhamid Brahimi dit « La Science » et dont El Djazira, faute de mieux, a fait une figure de proue de l’opposition au « pouvoir-régime-système » algérien n'a rien planifié, rien décidé... C’est aussi Chadli qui aurait crée les inénarrables EAI et EAC qui ont laminé l'agriculture, Merbah n'a rien proposé, rien décidé, rien ordonné... C’est Chadli qui aurait instauré le visa sur l'édition, le bon monsieur Bessayah n'a rien vu, rien entendu, rien déclaré... Chadli à ruiné les universités, le gentil monsieur Brerhi du CCDR n'était qu'un p'tit exécutant "la haoula oua la qouata lahou", Chadli était le ministre de tous les ministères, le général de toutes les armées, le wali de toutes les wilayas, le chef de daira de tous les douars, le commissaire du parti de tous les commissariats de police, le coordinateur enturbanné de toutes les kasmas de kassam djeddhoum, l'imam prêcheur de tous les minbars et le directeur véreux de toutes les CAPCS, CAPER, COFEL, ENC, ONACO, ONCIC, ONAFLA, SONIC, SNIC, DISTRICH, ONAGRE ET ENIGME...
Arrêtons de surcharger ce pauvre monsieur car s'il avait la capacité de gérer tout ce pays et ses démembrements à lui TOUT SEUL, il faudrait l'envoyer au panthéon plutôt qu'au pilori...
CHADLI ne fut qu'un rouage dans le système, il ne peut à lui seul en assumer les divagations, les errements et les extravagances et si aujourd'hui nombre de thuriféraires patentés d'hier se convertissent en acharnés fustigateurs, c'est uniquement pour que les éclats de boue qui remontent de l'histoire qu'on remue ne les éclaboussent pas...
CHADLI ne fut que le représentant du chadlisme... il n'en fut ni le théoricien, ni le concepteur, ni l'architecte, ni le maçon ni même la sentinelle ni... le plus grand bénéficiaire!
Et si on veut faire le procès du Chadlisme, ce n'est pas seulement Chadli qu'on devrait juger... et puis qui d'entre les BenBellistes devenus Boumediènistes puis Chadlistes puis Zeroualistes puis Bouteflikistes et aujourd’hui par miracle « oppositionistes » pourrait faire le juge ? Qui d’entre tous ces messieurs n’a pas mis la main à la pâte du pouvoir pour pouvoir prétendre aujourd’hui au rôle d’accusateur ou de témoin à charge ?
La décence voudrait que ceux qui faisaient partie de l’attelage en portant le même joug assument leurs responsabilités et leur solidarité, non pas qu’ils profitent de la chute du bœuf pour s’empresser d’aiguiser les couteaux.
Et ce qui était valable pour Chadli le fut pour Boumediène et l’est pour Bouteflika… N’est-ce pas M. Aboujerra Soltani ?...
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