
10 Avril 2011
- Ouyahia appelle à des offres de crédit conformes à la religion musulmane…
- « Nous avons constaté qu’une bonne partie de la population n’adhère pas au crédit avec intérêt nous voulons alors encourager le crédit rémunéré mais sans intérêt… »
La presse
Pour illustrer l’imposture des tartuffes de la foi qui se font exégètes du dogme mais refusent d'expliquer les rudiments de la morale, se voilant la face de leurs doigts entrouverts et criant après un emphatique « S’mellah Errahmane Errahim » : cachez nous ces évidences que nous ne saurions voir, on peut prendre l’exemple ô combien éloquent du mécénat...
Des messieurs enrichis par la vertu de la fraude fiscale s’exhibent en parfaits croyants lors des manifestations ou le religieux est mis au devant des actes de générosité (comme si on ne pouvait concevoir la pitié sans la piété) et vous déversent des oboles par millions de centimes pour les restos de la Rahma, les sinistrés des catastrophes naturelles, la construction des mosquées ou les téléthons organisés au profit de catégories sociales marginalisées, indigentes ou handicapées...
Il faut croire que c’est surtout en religion que l'argent n'a pas d'odeur...
Car si les re-distributeurs et les récipiendaires de ses largesses grattaient juste un peu le vernis de la générosité de ces mécènes aux grands cœurs, ils découvriraient que les fortunes d’où ils puisent ces gros sous ne proviennent absolument pas du bénéfice légal dégagé par leurs activités mais de tous les tours de passe-passe de la fraude fiscale, de l'informel, des activités non déclarées, des travailleurs non assurés, de la corruption dont ils se sont rendus coupables pour obtenir les marchés, pour gonfler les situations ou pour se faire signer les services faits de travaux bâclés etc...
On peut ici et maintenant affirmer qu'il est impossible à un entrepreneur, vues les charges fiscales et parafiscales qu'on lui impose, de dégager des bénéfices suffisants pour nourrir sa famille au menu bougrement amélioré, s'acheter des 4x4 en série, s'offrir des voyages de rêves tous les mois, se construire des amours de châteaux et les meubler au dernier cri...et conserver de quoi se permettre des pèlerinages itératifs, s’acquitter de la Zakat légale et monter ses opérations de charme envers Dieu et Ses Hommes...
Mais quel Imam peut aujourd'hui venir se risquer à parler en bien ou en mal du fisc et de la légalité religieuse de l’impôt comme il parle avec assurance du sujet pourtant controversé des intérêts bancaires... interdits juste pour leur "intitulé" et remplacés dans les banques dites islamiques par une autre forme d'usure plus pernicieuse mais rendue « fréquentable » par la seule vertu d'un nom plus soft, par la seule astuce consistant à ne pas appeler un chat un chat…
L'hypocrisie et la tartufferie ont encore beaucoup de beaux jours devant elles avant que de laisser place à la rationalité et à l'objectivité... Ca fait vivre tout un "clergé", ça moralise l’argent sale de toutes les mafias et ça ne dérange de nulle manière les plans des gouvernants...
Mais quand c’est un des symboles du pragmatisme à l’Algérienne, Monsieur Ahmed Ouyahia, froide machine à gérer, qui se met au bigotisme en inventant le « crédit rémunéré sans intérêt », il est à désespérer de notre capacité à nous sortir un jour du cercle vicieux du formalisme, du dogmatisme, de la démagogie et du populisme…
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