8 Avril 2011
Depuis que la politique régit le monde, on sait que le discours n’est que formalité de meeting… ce qui s’y dit importe bien peu par rapport à la manière dont ça se dit et surtout à l’auditoire à qui ça se dit…
Les derniers discours des chantres de la démocratie (qui oublient pourtant de l’instaurer dans leurs propres formations) sont comme d’habitude, d’une ridicule préciosité… Conçus en « langue de bois ...recherchée », ils se destinent non pas aux militants qui n’en ont cure car ils ont inconditionnellement vendu leurs âmes aux leaders, mais aux décideurs d’outre mer et océan afin d’entrer dans leurs bonnes grâces…
Les discours des religieux se caractérisent toujours pas leur indigence, comme ceux du tandem Abbassi-Belhadj ils n'empêcheront jamais les zélés fans de s’extasier par des « Allah Ou Akbar » à chaque gestuelle des tribuns, à chaque adage éculé illustrant leurs propos, à chaque verset « décontextué », pris à témoin, à chaque fois que l’emphase se gonfle, que la voix s’élève ou que l’ironie fuse… parce que les zélés fans n’ont pas besoin de paroles pour montrer leur inféodation aux gourous, à leurs idées et à leurs mots d’ordre et ces derniers n’ont pas à faire d’efforts pour les convaincre, ils les savent déjà acquis corps et… armes !
Les discours de ce type ne développent d’ailleurs jamais un programme ; ils satirisent sur celui de « l’adversaire » et le fustigent sans s’embarrasser de développer d’alternative car le but, la fin qui justifie tous les moyens, c’est « la chute de l’autre »… ce qui montre à l’évidence l’aventurisme vers lequel on pousse des peuples qui se retrouvent généralement sans perspective dès que l’abcès de fixation est crevé, dès que la statue de « l’autre » est déboulonnée… C’est ce qui nous serait arrivé si notre société n’avait pas réagi à temps au voyage sans billet-retour qui nous était promis. C’est ce qui nous arrivera si nous nous laissons emporter par le chant des sirènes qui n’arrêtent pas de nous "casser les oreilles" depuis janvier 2011… C’est un peu ce qui arrive aujourd’hui à nos frères tunisiens et égyptiens qu’on a conditionnés par un seul mot : « Irh’al ! » qui se voulait « programme » mais derrière lequel il y’avait un néant sidéral, et dont le cafouillage actuel indique bien mieux que tout, le risque de descente aux enfers pour des peuples qui vivaient la stabilité dans un ordre contestable et qui risquent de basculer vers l’instabilité dans une incontestable anarchie. C’est le prix à payer pour les peuples à qui on fait imprudemment croire que révolte équivaut à Révolution… Et la jubilation de l’Occident et ses satisfécits qui légitiment et encouragent les mouvements de foules et non les débats d'idées (comme vient de le faire sans réserve Mme Clinton et comme le fait avec insistance M. Juppé) doivent être situés dans le strict contexte de leurs intérêts du moment et de l’avenir, pas de celui de ces « peuplades » qui, au long du cours tumultueux de l’histoire, n’ont jamais été considérés que comme masses taillables et corvéables, chairs à canon, bancs d’essais à leurs industries de l’armement ou opportuns consommateurs… La France qui a voué aux gémonies l’Empereur Bokassa 1er et celle là même dont le Président « safarisait » avec le Président Jean Bedel en se faisant gratifier à coups de diamants… Celle qui, aujourd’hui tire à coups de rafales sur l’ignoble Colonel Kaddafi est celle-là même qui déroulait le tapis rouge au Bon Guide Libyen en lui permettant de faire le caravanier au cœur de Pigalle…
Quant aux médias qui encouragent à l’unisson toutes les subversions, sans se rendre compte qu’ils font parfois l’éloge d’un principe et de son contraire et qui illustrent leurs unes par les images de chars calcinés et de corps désarticulés, tout le monde sait que leur rôle, en leur qualité d’ entreprises commerciales consiste à se trouver seulement le titre de l’information à sensation à écrire en gros caractères et qui servira d’aguiche au lectorat et les textes destinés à noircir les pages non occupées par la publicité des concessionnaires de voitures et des opérateurs de téléphonie mobile… ce qui s’y écrit n’a pas besoin d’être cohérent, ni juste, ni opportun car le texte dans les journaux que font vivre les annonceurs bien plus que les lecteurs, n’est plus qu’un excipient neutre, inodore et sans saveur, qui permet d’entretenir l’illusion du respect de l’éthique journalistique qui veut que l’information soit essentielle et la réclame accessoire…
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